Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/28

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fondeur du taillis ! Le ciel est-il pur ? J’ai peur qu’il ne pleuve. Je crains l’ouragan et la nuit est calme. Il fait froid, peut-être ? Moi, je suffoque, la chaleur de mon désespoir m’étouffe.

* * *

L’éclat un peu hagard de vos joues, la fièvre de votre teint, comme une écharpe agitée, cela m’arrête d’abord.

Plutôt que de vous embrasser, je m’écarte ; je vous repousse, sans lâcher vos mains ; je veux vous voir ; mais, comme si j’étais une lumière trop vive, vous vous détournez et votre profil s’incruste, en me causant la douleur physique d’une empreinte réelle, dans mon cerveau noir. En vain, vous dressez vers moi vos lèvres suppliantes, je vous force à parler pour entrevoir vos dents et parce qu’on dirait, tant ces lèvres sont belles dans leur constante immobilité, que, lorsque vous