Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/42

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Autour de moi la terre frémit, la solitude règne, le ciel commande à ses étoiles de se taire. Et elles, fixes, cessent de trembler comme une douleur dans les moelles, une aiguille plantée dans les nerfs.

Il est je ne sais quelle heure passé minuit. Le vent s’élève, mais à peine. Le dix-sept septembre, le dix-sept septembre, le dix-sept septembre !

Le froid si grand et si pur de la nuit où je marche… ce silence.

* * *

Dès que j’eus fait un pas dehors, j’éprouvai un tel sentiment de bien-être que, peut-être, dans toute ma vie n’en éprouverai-je point de plus fort.

Physiquement et moralement je respirais ; je respirais de toutes façons ; comme un lâche respire.