Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/44

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Mais à la face des choses éternelles, je me soulève et je proclame : « C’est faux ! c’est faux ! je n’ai pas parlé librement ! »

Quand la saine Douleur a tout essayé pour tirer de l’homme un parjure durable ; qu’elle a déployé l’appareil de ses supplices ; quand, avec la jalousie pour chevalet, les clous du désespoir, coup sur coup la haine et l’amour brandis, elle n’a rien obtenu de lui qu’une soumission tour à tour feinte et démentie et, sur la face, des crachats, il lui reste le suprême moyen de l’épuisement physique.

Je gis à terre, ouvrant les yeux de temps à autre.

* * *

Rien, dans la gorge ce goût de mort, comme d’une châtaigne crue, cette acide sueur d’agonie, rien — quand toutes les veines appellent le couteau ! — ne me dissuade d’aimer !