Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/45

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Quelqu’un marche avec une blessure terrible, un trou au côté droit et au dos, dans un pays désert, montagneux, aride. Longtemps après, quelqu’un d’autre trouve une tunique autrefois ensanglantée, dans son jardin de roses. Le vent d’est l’a poussée, jetée là.

Je marchais dans la nuit sans me demander où j’allais, droit devant moi, comme nous ferons, la nuit du jugement, quand nous chercherons Josaphat.

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Le chant du grillon lui-même s’était tu. Au loin, des trains passaient avec un bruit de mer qui durait trop longtemps et dont la cessation brusque navrait le cœur. Je m’étais arrêté près d’un étang : je demeurais là, comme un être stupide, à contempler au ciel et sur l’eau