Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/67

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pour toujours et que l’angoisse qui lui a succédé dure encore.

Dans ces premières difficultés qu’éprouve un timide, un respectueux, quand il veut exprimer sa passion, il y a une volupté tellement inouïe que je préfère ne la comparer à rien, de peur que mon point de comparaison ne te scandalise.

Tu t’approchas de moi ; tu me demandas je ne sais plus quoi ; je te répondis : « Je ferai tout ce que vous voudrez. » De ce jour-là nous sûmes que nous étions l’un à l’autre.

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Je cueille avec tendresse un brin de mélilot, car il y a des amours qui contiennent, dès leurs premiers sourires, l’amertume et la suavité qu’on ne trouve d’ordinaire qu’aux larmes, comme il y a des fleurs qui sentent par avance le miel.

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