Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/76

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voici la dernière heure de ce jour de fête, de ce jour où je n’ai pas un instant cessé de penser à toi avec joie…

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Je n’imaginais pas de plus belles oasis dans notre séparation que les heures du souvenir. Je me trompais. Remonter le cours du passé, faible plaisir, lorsque tu vis en moi, que tu fais des gestes actuels, que tu dis des paroles appropriées aux circonstances présentes ; lorsque tu me souris de cette façon que tu ne tiens pas du moment, mais de ton âme constamment grave et amoureuse.

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Je dois marquer ici quelque reconnaissance à mon esprit, à ma mémoire, à ma raison même, aux fonctions de mon être tant moral que physique. Ils savent que mon cœur est occupé avec mon imagination à des travaux divins ; loin d’interrompre