Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/75

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Je n’ai de loisirs qu’en toi… Le reste du temps il pleut.

* * *

Comme je suis heureux ce soir ; je te sens là. Tu parles au nuage qui flotte dans ma cervelle, tu cueilles dans mon cœur une fleur que j’ignore, tu l’enfermes dans ton corsage. Ma main harcèle le papier, je ne vois plus ce que j’écris : tu m’attends. Je viendrai. Attends encore. Ce sera moi ! Oh ! je viendrai !

À l’heure où les ponts ne traversent plus les fleuves, la nuit ; à l’heure où les chemins de halage ne courent plus le long de l’eau, mais reposent ; à l’heure où la nature s’abandonne au premier songe qui veut d’elle, je te rejoindrai sans bruit, et l’un de nous bercera l’autre dans ses bras.

* * *

Comme une femme qui tombe sur un banc après avoir bien couru et bien ri,