Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/79

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pêches-tu à la fois de respirer et de tomber, en me soutenant traîtreusement dans tes bras ?

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Sous les flèches de mes ennemis, nu, attaché à un arbre, je voudrais défaillir comme le plus pâle des saint Sébastien, comme celui que je peindrais et qui pleurerait joyeusement de se sentir, par ses mille blessures, soulagé d’un sang si fiévreux qu’il l’aidait moins à vivre qu’à mourir.

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En vain je t’ai promis de ne penser qu’à ton âme céleste, en vain je me suis dérobé au souvenir de ton corps vivant ; en vain je feins un amour pur : je ne puis plus celer ce besoin que j’éprouve à tout moment de partager ta chair avec toi.

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