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Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/85

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de mer où ne souffle un grand vent, du moins cette saison est douce.

* * *

Son ciel est plein de beautés presque humaines et de sombres masses déclinantes. Pareil à la confusion de branchages entrelacés, il se dresse au-dessus des forêts comme le fantôme des forêts mortes. Et des rameaux qu’elles secouent, de leur feuillage sans soleil, tombe, tombe une délectation d’anges, une manne pernicieuse. Et du fond des sites qu’elles déploient, du milieu des clairières d’or, du sein des bosquets simulés, du giron des halliers déserts, cingle vers la terre une bête monstrueuse, ailée : la Mélancolie, et elle parle !

Si douce est l’émission de sa voix, que les yeux bleus, quand ils avouent qu’ils aiment, s’entendraient plus distinctement. On comprend à peine ce qu’elle dit, elle voile