Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/84

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L’automne ! on voudrait s’y traîner à genoux ; on voudrait tenir embrassé son délicat feuillage mort ; on s’appuie, comme au chambranle d’une porte, au tronc d’un arbre ; on regarde plus bas que terre ; on suffoque de toutes sortes d’amour, toutes les puissances de l’âme comme liées.

Pourquoi t’ai-je obéi ? Tout à coup, je me suis souvenu de ce conseil absurde : « Sors, m’as-tu dit en me quittant, mon souvenir est dans les bois. Sors, j’apaiserai dans les bois la violence de ta rancune. Près de cette cheminée, contre ce lit, hélas, mon enfant, tout l’irrite. » Je suis sorti. De nulle part, dansante, effarouchée, fée ou biche, tu n’as surgi ; pas la moindre marque de ta présence, le plus incertain petit signe ; et cependant, vois, je chancelle, et quoiqu’il soit bon qu’il ne reste pour moi aucun espoir de soulagement, et point de pays qui me tente avec de l’azur, et point