Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/104

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tracé de ce Jean David, qui est mort depuis et qui était le chef du parti républicain dans le Gers, un portrait digne du fantastique crayon de Callot.


C’est un grand, maigre, efflanqué, à tête de bossu, à figure grimaçante, ressemblant à ces Méphistophélès en bronze vert oxydé qui servent de chandeliers fantastiques.

Au repos, on dirait un pendu séché sur le gibet. Quand il marche, voûté, disloqué, on croit percevoir des bruits étranges, des bruissements parcheminés de la peau que font entendre les vieux manuscrits, et il semble que son tibia fasse castagnette sur son péroné.

On a peur qu’il ne se casse, comme un squelette mal numéroté et mal assemblé par des fils de fer trop lâches. Au moral, c’est le fruit d’un vol électoral.

Il dirigea trois fois l’invalidation de son concurrent, mon excellent ami Peyrusse, et, par un tour de passe-passe qu’il déclara lui-même inexplicable et inexpliqué, il fit changer dans une nuit, étant maire de la ville d’Auch, les feuilles d’émargement, les sacs de bulletins, et se déclara élu, trois jours après le scrutin qui avait proclamé Peyrusse.


Il faut entendre M. Macé vous raconter comment les mandats, que le parquet lui remettait pour les exécuter immédiatement, étaient repris par Caubet. « Cet homme est franc-maçon : vous n’exécuterez pas ce mandat ! »

Comment Caubet refuserait-il quelque chose à la maçonnerie ? quelles poursuites n’arrêterait-il pas pour les frères ? quelles infamies ne glisserait-il pas dans le dossier des adversaires ? Il y a quelques années, assis derrière son pauvre petit comptoir de papeterie de la rue de Seine, il guettait anxieusement le bruit de la sonnette grêle que faisait tinter un F.*. venant acheter le Monde maçonnique ou un numéro de la Revue de philosophie positive. Aujourd’hui, il touche des ap-