Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/145

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nent les Juifs. Cromwell, soutenu par la franc-maçonnerie, puissante déjà, mais très occulte et très discrète encore, avait été le protecteur zélé des Juifs, et s’était efforcé de faire lever l’arrêt de proscription qui pesait sur eux.

Sous Louis XIV, au moment où la France est à l’apogée de sa puissance et règne véritablement sur le monde, non seulement par les armes, mais par l’ascendant de sa civilisation, savez-vous combien Paris comptait de Juifs ? On ne comptait pas plus de quatre familles de cette religion habitant la capitale, et cent cinquante allant et venant.

Il n’y a pas de médaille sans revers et de victoire sans inconvénients. La conquête de l’Alsace avait, elle aussi, apporté à la France une quantité considérable de Juifs, dont elle se serait bien passée. Très nombreux en Alsace, les Juifs y étaient fort durement traités. La réunion de cette province à la France améliora un peu leur situation.

Dans le Comtat-Venaissin seulement, qui était alors terre papale, les Juifs de France avaient trouvé une liberté à peu près complète et une sécurité relative. En plein moyen âge, Avignon put être appelé « le Paradis des Juifs. »

Sans doute, de temps en temps, des mouvements populaires éclataient contre eux à la suite d’usures trop criantes ; mais le Pape ou le légat intervenait toujours pour calmer les esprits.

Là, comme ailleurs, cependant, les Juifs ne se gênaient guère pour faire des malhonnêtetés aux chrétiens qui consentaient à les accueillir, et pour insulter à leurs croyances. Longtemps on aperçut, à l’entrée de l’église Saint-Pierre d’Avignon, un bénitier qui rappelait un de leurs tours : le bénitier de la Belle Juive.