Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/154

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pour la cupidité ! quelle facilité pour les opérations de leur goût ! Les lois les plus vigoureuses qu’on pourrait opposer à leur admission, toute la vigilance des magistrats de police, les soins particuliers que le corps de ville prendrait pour seconder les vues de l’administration, rien ne serait capable de prévenir les actes fréquents et momentanés de leur cupidité. Il serait impossible de les suivre dans leur route oblique et ténébreuse.


Citons encore la conclusion prophétique de ce mémoire, vrai chef-d’œuvre de raison, où l’on sent bien l’âme loyale et patriotique de nos ancêtres :


Que les défenseurs des Juifs ne s’y méprennent pas ! Les Juifs ne sont pas cosmopolites ; ils ne sont citoyens dans aucun endroit de l’univers ; ils se préfèrent à tout le genre humain ; ils en sont les ennemis secrets, puisqu’ils se proposent de l’asservir un jour.


Cas protestations indignées eurent gain de cause : un arrêt du 7 février 1777 débouta définitivement les Juifs.

Les Juifs avaient été défendus par Lacretelle ; mais il faut avouer qu’ils avaient choisi là un singulier défenseur.


Ce peuple, écrivait-il dans son plaidoyer, familier avec le mépris, fait de la bassesse la voie de sa fortune ; incapable de tout ce qui demande de l’énergie, on le trouve rarement dans le crime, on le surprend sans cesse dans la friponnerie. Barbare par défiance, il sacrifierait une réputation, une fortune entière, pour s’assurer la plus chétive somme.

Sans autre ressource que la ruse, il se fait une ressource de l’art de tromper. L’usure, ce monstre qui ouvre les mains de l’avarice même pour s’assouvir davantage ; qui, dans le silence, dans l’ombre, se déguise sous mille formes, calculant sans cesse les heures, les minutes d’un gain] affreux, va partout, épiant les malheureux pour leur porter de perfides secours ; ce monstre paraît avoir choisi le