Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/165

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les terres : dans un mois ils seront propriétaires de la moitié de cette province ; dans dix ans ils l’auront entièrement conquise, et elle ne sera plus qu’une colonie juive.


Un représentant de l’Alsace, Rewbell, confirma l'exactitude de ces faits.

Néanmoins, l’Assemblée finit par décréter que les Juifs prêteraient le serment et jouiraient des droits de citoyens français.

Le Juif était en France !

La nouvelle circulait de ville en ville, réveillant l’espérance dans les plus lointains ghettos, faisant éclater les actions de grâces au Saint Béni dans tous les temples, dans toutes les synagogues, dans toutes les schoules. Le 21 octobre 1793, un cantique hébreu, de Moïse Enshiam, chanté dans la synagogue de Metz, sur l’air de la Marseillaise, proclama le triomphe d’Israël.

Le mot mystérieux, l’incantation décisive de l’Hermès Trismégiste, qu’avaient si lontemps cherché au fond de leurs laboratoires les vieux alchimistes du moyen âge penchés sur leurs hiéroglyphes, était enfin trouvé ! Pour décomposer, pour dissoudre cette France dont toutes les parcelles se tenaient si bien, quelques appels à la fraternité, à l’amour des hommes, à l’idéal, avaient été plus puissants que toutes les formules de grimoire.

L’ancienne Kabbale était finie, la nouvelle commençait. Le Juif n’allait plus être le sorcier maudit que Michelet nous montre accomplissant ses maléfices dans les ténèbres de la nuit ; il se transforme, il opère en plein jour ; la plume du journaliste remplace l’antique baguette. On peut briser le miroir magique ; aux apparitions fantastiques de jadis succéderont des pres-