Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/198

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plus en plus ceux qui ont une action sur les affaires du pays de tout ce qui est Français, de tout ce qui sort du sol.

La confiance de tout ce monde vis-à-vis du Juif était inimaginable. Savez-vous à qui le colonel Stoffel, qui cependant connaît les Juifs, s’adressait pour faire parvenir aux Tuileries les dépêches secrètes, ses rapports militaires ? Au Juif prussien Bleichrœder.


Il faut absolument, écrit-il à Pietri à la date du 20 novembre 1868, que vous me fassiez savoir, par deux mots jetés à la poste, si vous avez reçu un envoi jeudi dernier 19, dans la soirée. C’était un travail pour l’empereur et un autre pour le ministre, tous deux contenus sous un même pli a cinq cachets, que j’avais confié à M. Bleichrœder, banquier de Berlin, se rendant à Paris.


Dans de telles conditions, l’écroulement n’a rien qui puisse surprendre : il fut un coup de Bourse, comme la catastrophe de l’Union générale. Tous les appuis étaient sciés d’avance, et, la Juiverie européenne étant d’un côté et la France de l’autre, il était facile de prévoir qui succomberait.

Tout faillit cependant manquer au dernier moment. Souverain humanitaire, homme au cœur profondément bon, être doué d’une faculté de voyant que neutralisait l’absence de volonté, aggravée cette fois par une maladie terrible, Napoléon III résistait tant qu’il pouvait à la pression de l’impératrice, qui, aiguillonnée par le Juif Bauer, s’écriait : « C’est ma guerre ! »

Monarque chrétien, Guillaume sentait sa conscience troublée en pensant aux cent mille hommes qui, aujourd’hui, cultivaient la terre tranquillement, et qui, dans un mois, quand une parole aurait été prononcée, seraient couchés morts sur les champs de bataille.

Guillaume fit ce que certes l’empereur n’aurait pas