Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/21

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Ce prétendu serviteur de la loi avait violé la liberté de milliers de Français par simple décret, ce pseudo-chrétien qui porte le prénom de Judith, avait quitté son siège de président de l’Assemblée pour aller défendre Dreyfus et ses guanos ; cet ancien bâtonnier avait empêché des opprimés d’arriver jusqu’aux tribunaux et de plaider leur cause… Et il triomphait, et il touchait, et il prenait des attitudes de Romain, quand tout à coup la Limouzin se dressa devant le procureur retors et lui dit : « Ton code, vieux finaud, je le connais mieux que toi, et Mme Tricoche roulera M. Cacolet. »


Telle est la page instructive, mais assurément dégoûtante, que la Limouzin a ajoutée à nos glorieuses annales, comme une préface au Centenaire de 89.

Décidément, les grandes Vertus laïques de ce temps n’ont pas de chance. Si Grévy représentait le vir probus calme et serein, la Vertu assise, la Vertu immeuble, Jules Favre représentait plus volontiers la Vertu gesticulante : c’était Thraséas lui-même, flétrissant la corruption des cours et les vices dorés des tyrans. Il eut un jour une dispute avec un voisin, à propos d’un arbre ou d’un lapin, je crois, et il fut démontré que Thraséas ne se contentait pas d’être adultère et concubinaire, mais qu’il était encore faussaire adroit, et falsifiait volontiers les actes de l’état civil.