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Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/213

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responsable, pour l’avocat ! Le général Espivent, qui était de vieille race française, ne comprenait pas la démocratie de cette façon : il déclara nettement qu’il entendait que l’avocat eût le sort du soldat.

Cette histoire de la Commune, encore si peu connue et dont la face changera complètement dès qu’on publiera les documents incroyables qui sont en quelques mains[1], fut le triomphe des petits papiers.

Tous les hommes du 4 Septembre : les Jules Simon, les Jules Favre, les Picard, Thiers lui-même, avaient été en relation avec la plupart des chefs de la Commune, et ne s’occupaient qu’à éviter les révélations compromettantes. Des instructions faites une première fois furent refaites à nouveau, avec injonction de supprimer certaines accusations. On faisait évader ceux qu’on ne pouvait justifier[2], et il n’était point de jour

  1. Tous les papiers des Tuileries n’ont pas été brûlés, comme on le croit généralement.
      Au moment de l’entrée des troupes dans Paris, on signala leur présence au général Douay, qui, sans en rien dire à Thiers, les envoya sous escorte à Cherbourg, d’où ils furent expédiés en Angleterre.
      Ce sont ces documents qui montreront ce qu’était le républicanisme des hommes du 4 Septembre, et qui vengeront, par le mépris de l’histoire, les malheureux qu’ils ont fait égorger.
  2. Félix Pyat, dont chacun connaissait la retraite, resta tranquillement caché rue Pigale, et ne quitta Paris qu’avec un passeport parfaitement régulier.
      Un fonctionnaire important du ministère de l’Intérieur a encore en sa possession un ordre de faire évader six détenus signé Thiers et contresigné Calmon.
      Après avoir fait fusiller par milliers de pauvres ouvriers français, coupables seulement d’avoir voulu conserver les trente sous nécessaires à la subsistance de leur famille, on préparait une mission à l’étranger au Juif allemand qui avait présidé à la démolition de la Colonne, et Barthélémy Saint-Hilaire donnait rendez-vous dans son cabinet, à la Préfecture de Versailles, à l'homme qui avait assassiné le général Lecomte.