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chique, mais encore dans la bonne tenue, dans la décence qui conviennent à une famille rangée ; à partir de la visite, du 5 août 1873, il ne s’est considéré que comme Dauphin.

Le 30 octobre 1873, après la publication de la fameuse lettre qui renversait tous les plans de restauration, le comte de Chambord arrive à Versailles.

Qu’elle est émouvante, cette journée du 19 novembre 1873, qui décida peut-être du sort de notre pays ! Les députés monarchistes qui se tenaient dans la maison voisine de celle du comte de Vanssay où était descendu le Roi, savaient que le comte de Chambord était à Versailles, sans se douter qu’il était à deux pas d’eux… Ils suppliaient M. de Monti, M. de Blacas, M. de la Bouillerie, de leur faire connaître l’endroit où se trouvait l’auguste voyageur ; ils s’accrochaient à eux pour les décider à parler.

Quelle était la situation ? Cent députés étaient prêts à se grouper sur la place d’Armes pour faire cortège au Roi ; dès qu’on les aurait vus entrer à l’Assemblée en criant : Vive le Roi ! cent cinquante autres se seraient joints aux premiers et auraient poussé le même cri. La Royauté reprenait tranquillement possession du palais de Louis XIV ; elle était restaurée par acclamation par les représentants du pays.

Le Roi n’eût rencontré aucune difficulté. Sur un seul mot de lui, Mac-Mahon serait venu lui présenter ses hommages et prendre ses ordres. Ducrot était tout à lui ; Charette aurait marché à ses côtés. Si le duc de Broglie, subissant, comme nous l’avons dit, l’influence de Léon Say, qui déjà flattait Gambetta, l’homme des Juifs, n’avait pas aidé à la restauration autant qu’il l’eût dû, il n’avait guère gêné les royalistes dans leurs préparatifs ; il n’aurait eu certes ni la volonté ni le pou-