Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/237

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allait se retrouver en face de l’Europe, qui l’avait si tranquillement laissé mutiler en 1871.

Qui fut chargé de représenter cette revenante ? Un Anglais… Waddington, ce cosmopolite qui rentre dans la catégorie de tous les naturalisés, de tous les Peregrini, de tous les Circulatores que nous rencontrerons dans le cours de ce travail.

Nul dans le pays ne s’étonna du choix de cet Anglais, pas plus qu’on ne s’était étonné du choix de Spuller comme secrétaire général du gouvernement de la Défense nationale. L’abaissement des intelligences était déjà tel à ce moment, qu’on ne prêtait même pas attention à ces énormités.

L’attitude prise par Waddington au congrès ne souleva même que de timides protestations.

La conduite à suivre était toute indiquée : le premier Français venu, intelligent et patriote, l’aurait suivie l'instinct.

La Russie, par l’antagonisme latent qui existe entre elle et l’Allemagne, est sinon notre alliée naturelle, du moins la seule nation sur laquelle nous puissions compter. Le czar Alexandre nous avait rendu un signalé service en 1875, en s’opposant à un retour offensif de l’Allemagne sur nous. Que pouvaient nous faire les conditions du traité de San-Stefano favorables à la Russie ?

On vit cependant cet étrange spectacle d’un ministre des Affaires étrangères, nominalement français, épousant avec un zèle éperdu les intérêts de l’Angleterre, la poussant à prendre Chypre, souriant quand elle annonçait d’avance l'intention de nous chasser de l’Égypte et de s’en emparer.

Pour la France, Waddington ne réclamait qu’une chose… l’émancipation des Juifs de Roumanie.