Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/26

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à cette liste très abrégée cinquante affaires qu’on étouffe, des histoires mystérieuses comme l’assassinat de Barrême, le vol de l’Hôtel des postes, le détournement des fonds secrets par l’ami de Mlle Angèle Renard.

La vérité est qu’on vole partout. Vous ne causez pas une minute avec un employé d’administration publique, sans qu’il vous entretienne des actes inouïs qui se passent sous ses yeux[1]. Plus on s’efforce de nettoyer, plus c’est sale, car, ainsi que le dit M. Henry Maret : « C’est le savon lui-même qu’il faudrait nettoyer. »

  1. Voir, à ce sujet, ce que dit un ancien conseiller d’État, M. Le Trésor de la Roque, l’auteur des Finances de la République, à propos des vols qui se commettent, grâce à la connivence des députés républicains, dans toutes les administrations.
      « Sous le régime nouveau, la contagion gagne tous les comptables. A Saint-Quentin, l’hospice avait des rentes au porteur dont les titres étaient déposés dans la caisse ; le receveur a vendu les titres et dérobé les fonds (206,000 fr.), tandis que les administrateurs signaient de confiance des relevés attestant la présence des titres dans la caisse. A Saint-Quentin encore, Annecy et Tarare, les soustractions commises dans les caisses d’épargne se chiffrent par centaines de mille francs (157,000 fr., 500,000 fr., 800,000 fr.). D’autres détournements étaient signalés en. même temps à Villefranche, près Nice, à Bourbon-l’Archambault. A Joigny, un commis de la recette particulière a volé plus de 600,000 francs. A Nice, le fondé de pouvoir de la Trésorerie générale a détourné 1,800,000 francs. On a volé à Montpellier, à Saint-Etienne, à Saint-Bonnet-le-Château. Notez que les voleurs étaient d’ardents républicains, comme l’était aussi dans la Dordogne ce notaire convaincu de quatre cents faux ; comme l’étaient ces notaires du Loiret, du Cantal et de Tarn-et-Garonne, qui sont partis après avoir dissipé des millions ;