Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/326

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superflu d’insister sur ce point. Quelques mots de Crémieux résument l’esprit de l’institution plus nettement que nous ne pourrions le faire :

L’Alliance n’est pas une Alliance française, ailemande ou anglaise : elle est juive ; elle est universelle. Voilà pourquoi elle marche, voilk pourquoi elle réussit.

Rien ne montre plus clairement les sentiments qui animent les membres de l’association que les effusions auxquelles les Juifs français allèrent se livrer, entre les bras de leurs frères d’Allemagne, quelques mois avant la guerre de 1870. Écoutez Crémieux vous racontant la séance du 3 février 1870, cette scène idyllique qui eut lieu à propos d’une souscription organisée en faveur des Juifs de la Pologne russe.

Tous y vont : Goldschmidt, le vice-président, « toujours empressé quand il faut payer de sa personne et de sa bourse » ; Albert Cohn, « toujours dévoué » ; et Leven, « qui sanctifiait ainsi son grand deuil ». C’est une vraie fête de famille, un bouquet de fleurs jaunes.


Il n’y avait dans notre réunion que des Juifs. Ai-je besoin de vous rappeler que nous étions en Allemagne, dans ce grand pays de savoir et d’intelligence où les esprits, en apparence calmes et froids, se passionnent si noblement pour les idées du Beau et du Bien ; que nous étions à Berlin, dans ce grand foyer de science que les triomphes sur les champs de bataille viennent de grandir avec tant d’éclat, et que dans notre réunion étincelaient les grandes lumières de l’intelligence ! (Applaudissements.)


Cette réunion eut l’importance historique du fameux convent de Wilhemsbad où furent résolues la mort de Louis XVI et celle du roi de Suède. Ce fut là qu’on décida l’écrasement de la France, qui devait rapporter