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En été, la vue est belle : on est en face de la pièce d’eau, et, au delà, on aperçoit le parc et des enclos pleins de moutons et de daims, qui prêtent de l’animation au décor.


II


Rentrons dans les appartements. Nous allons rencontrer, pour la première fois, l’histoire en visiteuse dans ce château qui n’a point d’histoire. En 1815, les Rothschild sont venus pauvres avec l’Invasion ; l’Invasion en 1870 les retrouve milliardaires et peut leur faire ses compliments.

Nous voici dans le salon des tapisseries, qui ne contient d’autres tableaux que quelques panneaux de Desportes. Aux murs sont suspendues des tapisseries Watteau, des tapisseries tissées de soie, d’une jeunesse et d’une fraîcheur sans égales. C’est là, devant ces Amours souriants, ces bergères lutinées par des Céladons, devant toutes ces évocations d’un monde frivole, toutes ces images déplaisir et de galanterie, qu’eut lieu l’entrevue de Bismarck et de Jules Favre.

L’accueil du Chancelier de fer au rhéteur de paille fut terrible, et les habitants du château qui ont eu les échos de cette scène, en ont conservé un souvenir qui n’est pas près de s’effacer.

Après avoir refusé, la veille, de recevoir l’homme de la prétendue Défense nationale, Bismarck le fit attendre deux heures dans le vestibule, sous le Tiepolo.

Les hommes du 4 Septembre s’étaient rendus coupables d’un crime de lèse-Patrie en faisant une révolution devant l’étranger, en chassant la représentation nationale. Cet acte, ils pouvaient encore, sinon le réparer,