Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/359

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chutes que les passions expliquent seules ! Quelle tristesse de rencontrer Berryer ! Le jeu ! « Prions Dieu, dit saint Paul, de ne nous envoyer que des tentations qui soient ordinaires. »


IV


L’impression que laisse cette demeure, est une impression de fatigue plus que d’admiration. C’est un fouillis, un capharnaüm, un prodigieux, un incroyable magasin de bric-à-brac. Tous ces objets, rapportés de tous les coins de la terre, jurent entre eux ; ces dépouilles opimes de l’univers ne s’harmonisent pas, ces manifestations de tant de civilisations différentes grincent de ce rapprochement.

Le, parc, quelque vaste qu’il soit, n’a pas le noble aspect des avenues Louis Quatorziennes. A la place des Rothschild, vous auriez commandé à nos sculpteurs, qui luttent si péniblement au milieu de circonstances peu favorables pour leur art, tout un monde de statues, des marbres, des bronzes. Le duc d’Aumale a agi ainsi pour Chantilly : il a demandé un La Bruyère à Thomas, un Terme à Lanson, un groupe de Pluton et de Proserpine à Chapu. Il y a à peine, dans tout Ferrières, une demi-douzaine de statues, qui ont à peu près la valeur de celles qui décorent l’entrée des établissements de bains[1]

  1. Le baron Alphonse de Rothschild, si indifférent aux efforts de nos artistes, si fermé aux nobles et généreuses traditions de nos patriciens d’autrefois, n’en eut pas moins l’effronterie, au mois d’avril 1885, de se présenter à l’Académie des Beaux-Arts. Cette fois, au milieu de tant de servilités et de tant de vilenies, il y eut un réveil de pudeur : quelques hommes indépendants réussirent à faire comprendre à l’Académie que l’amour de l’art