Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/358

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plaque de marbre brun on lit en lettres d’or, où chaque mot est bizarrement espacé par un point, cette inscription qui chante le bonheur de la possession, la joie d’avoir un somptueux foyer, quand tant de malheureux Français, sans gîte, errent le ventre creux, par les nuits d’hiver.

Doulce. est. la. vie. à. la, bien. suyvre.
Emmy. soyet. printens. soyet. hyvers.
Sous, blanche, neige, ou. rameaux, verts.
Quand, vrays. amys. nous. la. font, vivre.
Ains. leur, place, à. tous. est. icy.
Comme, aux. vieulx. aux. jeunes, aussy.
___________________________(1570).

L’album de maroquin qu’on laisse traîner avec ostentation sur la table, éveille bien des pensées.

A la première page on lit : « Souvenir de la charmante journée du 16 décembre 1862 : Napoléon. » Un peu plus bas : « Souvenir d’amitié pour la charmante hospitalité du baron et de la baronne James de Rothschild, 20 novembre 1866 : Mathilde. »

Charmes, charmés, charmeurs, tout est charmant ; et brusquement, à la page suivante, apparaît un nom tracé en gros caractères : « Wilhelm, 21 septembre 1870. » Guillaume, avant de quitter Ferrières, a tenu à mettre sa signature, non pas à la suite de celle de Napoléon III, mais en tête de la page suivante. Bismarck et de Moltke ont signé après lui, et le plus modeste officier, le dernier sous-lieutenant qui a passé là, a voulu à son tour que son paraphe ironique se dessinât sur le livre inauguré par l’Empereur des Français.

A côté de ces noms de vainqueurs, voici les noms des plus illustres représentants de la noblesse de France, et le contraste est douloureux.

Que de noms qu’on voudrait pouvoir effacer ! Que de