Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/373

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Camondo, ce gros Juif qui ressemble à un chef d’eunuques abyssins qui aurait déteint, ce Turcaret levantin dont Carolus Duran exhibait, au Cercle des Mirlitons, l’image cauteleuse et blafarde, triomphe avec un mail-coach noir-bleu attelé de quatre chevaux bai-brun.

Hirsch n’est pas oublié : il a obtenu, lui, un prix de première catégorie avec Sunshine et César, qui s’attèlent en flèche ; quant à Rob-Roy et Bonmary, ils steppent. Camondo a vingt-quatre chevaux dans son écurie, dont seize au harnais toute l’année, et huit chevaux de selle ; Hirsch n’en a que vingt-trois, mais parmi eux on compte un arabe rouan, présent de Sa Majesté l’Empereur d’Autriche à l’ami du pauvre comte de Vimpfen. Si le maître n’est pas impeccable, la tenue de l’écurie l’est. La sellerie, notamment, est une merveille : « C’est une pièce spacieuse, haute de plafond, dont la cheminée en marbre est un chef-d’œuvre. Tout cela brille et reluit, et offre le spectacle de l’arrangement le plus ingénieux.

Le sens moral est tellement oblitéré chez les classes supérieures, que personne ne trouve mauvais de récompenser le luxe conquis grâce à ces lots turcs, qui ont ruiné tant de Français. Ceux qui se montrent les plus obséquieux devant ce Juif allemand, feraient condamner à la prison un pauvre diable qui aurait pris un fagot dans leur bois. Les autres ne poursuivraient pas le voleur du fagot ; mais, natures molles et faibles, ils ne s’étonnent point qu’on ose étaler devant eux une fortune mal acquise.

La vie de cercle est la conséquence de la passion des courses. Le gouvernement aide tant qu’il peut à la démoralisation par le jeu. Là encore on trouve l’hypocrisie républicaine, cet amour de tout ce qui est trouble,