Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/384

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« Courtisane ou ménagère, disait Proudhon, pour la femme, il n’y a pas de milieu. » Sœur de Charité ou cocodette, tel est, dans les classes supérieures, le dilemme de la femme française actuelle. Beaucoup, riches, belles, ayant tout pour être heureuses, quittent tout pour se donner au divin Époux, pour se consacrer à une vie de dévouement et de sacrifice ; mais, sauf quelques exceptions, on n’aperçoit, parmi celles qui demeurent dans le monde, aucune image de ces femmes charmantes et fortes, intelligentes et vaillantes, de ces femmes ayant le sentiment de l’honneur de la race, de la fonction sociale à remplir par les privilégiés de la fortune, résolues à communiquer à ceux qu’elles aiment l’horreur de tout ce qui est avilissant ou dégradant.

Il n’existe plus, d’ailleurs, de salons qui aient encore une autorité un peu considérable. Les réunions mondaines où l’on cherchait jadis, avant tout, le plaisir de se retrouver ensemble, de causer, d’échanger des idées, sont devenues, dès que les banquiers ont pris la tête du mouvement, des solennités théâtrales, des fêtes d’apparat, dont les frais épouvantent les familles riches elles-mêmes, qui ne peuvent lutter avec le faste d’Israël.

La médisance spirituelle, l’allusion fine d’autrefois, ont fait place au potin grossier, que l’on craint toujours de voir passer de la conversation dans le journal du boulevard. Les étrangers et les Juifs ont introduit, dans les habitudes de la bonne société, les plaisanteries de manants, les farces de fumistes. La marquise de X… était dans une ville d’eaux, hors de France, lorsqu’à deux heures du matin on l’entend tout à coup crier : « Au feu ! » On accourt, et l’on aperçoit un ratasquouère bien connu de tous, qui, fuyant devant les