Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/401

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et banquier à Paris, dans un journal, la Réforme financière. »

Nos officiers français eux-mêmes sont tout petits garçons devant ce Juif.

A l’occasion du 14 juillet 1883, la Lanterne publie je ne sais quelle infamie contre M. de Vaulgrenand, colonel du 22e régiment d’artillerie, à Versailles. Le lendemain, le bureau du journal est plein d’officiers ; le colonel de la Valette et Morlière, arrivés les premiers, se rencontrent là avec une escouade d’officiers du 22e régiment d’artillerie. Que viennent faire là tous ces messieurs ? Demander une réparation à Mayer ? Ce serait là une prétention bien naïve. Ils viennent, le journal vous le dit en italiques, porter témoignage en faveur de leur colonel.

N’est-ce pas précieux encore pour l’histoire psychologique de ce temps, ces héros, ces beaux soldats des grandes batailles, ces Français, se dérangeant pour venir plaider la cause de leur colonel devant un immonde Juif de Cologne, moitié chanteur, moitié espion ?

Ce sont là de ces aberrations, de ces faiblesses, de ces gallicismes moraux, qu’il est presque impossible de faire comprendre à un Anglais ou à un Allemand. Les officiers allemands, ces disciples de Hegel en uniforme, qui veulent expliquer tout par des théories philosophiques, vous embarrassent particulièrement par leurs interrogations à perte de vue.

— Enfin vos officiers sont très braves, nous les avons vus au feu ; ils sont superbes, vaillants et pleins d’audace : comment se laissent-ils traiter ainsi ? L’absence de tout courage intellectuel est toujours la seule explication qu’on puisse donner.

On ne peut que faire relire aux étrangers, pour démontrer cette absence de tout ressort pour résister,