Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/402

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l’exécution des trente-sept gendarmes et gardes de Paris, comme otages de la Commune. Ces hommes dans toute la force de l’âge, d’une intrépidité incontestable, — ils l’ont prouvé par leur mort, — se laissèrent conduire à l’abattoir par une escorte de 35 hommes qui ne demandaient qu’à les laisser s’évader. Tout le long du parcours, la population, qui était favorable, les encourageait à s’en aller. Dans le haut de la rue de la Roquette, une femme leur cria encore : « Sauvez-vous donc ! » Ils allèrent jusqu’au bout, tranquilles, « marquant le pas, dit Maxime du Camp, comme s’ils se rendaient à l’instruction. »

Au fond, les événements accomplis depuis dix ans en sont la preuve, il n’y a guère plus d’activité cérébrale, de faculté de décision dans un colonel que dans un garde municipal.

Cette activité, cette décision, ce courage intellectuel, Eugène Mayer les possède.

Regardez encore avec moi ce curriculum vitæ de Juif. Étudiez l’homme dans les siens, dans sa formation morale, dans son développement, et vous serez stupéfaits de ce qu’une famille juive, prise en quelque sorte au hasard, peut remuer de choses, déranger de mouvement autour d’elle.


III


Un des oncles de Mayer, protégé par les intendants Wolff et Gaffriot, fut chargé des fournitures militaires en Crimée et au Mexique. Il gagna une fortune énorme, qu’il perdit dans des spéculations. Un autre de ses oncles fut, de 1860 à 1862, directeur du Mont-de-piété de Cologne, y commit d’innombrables détournements, et vint chercher un asile, d’abord en France, puis en