Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/430

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des carnivores que des hommes, a séduit tous ses contemporains dignes d’elle, et que sa grande qualité, la férocité, a enivrés. Véron le gros en a raffolé. Ricord se serait pendu pour elle. Les archevêques l’ont bénie. La France l'a pleurée. Autrefois, petite gueuse en chemise, qui, la sébile à la main, ramassait des sous dans la fange des estamimets ; toute rompue depuis dix ans au trois-six, aux planches, aux quinquets gras ; aimant le ragoût du vice, mais plus encore le ragoût de l’argent, elle représentait la sauvagerie des Parias, celle des Juifs, celle des Bohèmes, résumées, concentrées et raffinées par la sauvagerie des rues de Paris.


Inutile de dire que les Juifs ne s’en sont pas tenus là : ils n’ont point eu de cesse qu’ils ne nous aient fait accepter une Rachel de fantaisie, chez laquelle tout était pur, noble et beau[1].

Fidèles à leurs coutumes, les Juifs ont donc constamment organisé une réclame éhontée pour les leurs. Ils nous ont présenté comme une artiste inimitable, cette pauvre Sarah, qui bredouille, qui n’a plus un geste juste et d’accord avec ce qu’elle dit, qui ne serait pas digne de dénouer le cothurne de cette grande et dramatique Rousseil, en qui semble palpiter l’âme héroïque de la Tragédie.

  1. Rachel n’avait pas la moindre notion de l’orthographe. C’était Crémieux qui lui servait de secrétaire. Rachel adressait à Crémieux un brouillon informe, écrit en style de cuisinière, et celui-ci lui envoyait un petit chef-d’œuvre de grâce et d’esprit, que Rachel n’avait qu’à recopier.
      N’est ce pas gentil, cet avocat occupé, et qui trouve le temps de rendre d’une manière assidue un service, subalterne en apparence, mais quia, à ses yeux, l’avantage de grandir une coreligionnaire ? Citez-moi donc un catholique qui en ferait autant ! En revanche, Rachel aurait appris, dans le lit d’un prince ou d’un homme d’État, une nouvelle intéressante pour la politique européenne, qu’elle en aurait immédiatement prévenu Crémieux. Voilà comment les Juifs sont toujours admirablement informés : ils s’aident entre eux.