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II


Pas une protestation ne s’élève. Ce prétendu highlife, cette société selected, comme dit Meyer, a moins d’initiative et d’indépendance dans ses jugements que le petit clerc de procureur qui pour quinze sous allait siffler Attila.

Quelle preuve plus saisissante de ce fait que l’Ami Fritz ? On sait à quelle écœurante besogne se sont consacrés les Erckmann-Chatrian, « les Homères du taf ». Elevés au milieu des Juifs de Phalsbourg, ils en ont pris l’âme haineuse et sordide. Leur œuvre a mérité d’être appelée : l’Iliade de la peur.

Quand on annonça l’Ami Fritz, Saint-Genest rappela, dans le Figaro, que ces hommes auxquels on allait ouvrir la maison de Molière, avaient couvert d’injures notre héroïque armée de Metz. Plus dégradés que les Juifs, qui venaient dépouiller les cadavres, ces futurs collaborateurs du Drapeau de Déroulède avaient dépouillé nos morts de leur linceul de gloire ; ils avaient jeté l’épithète de capitulards et de lâches à ces officiers qui, au premier rang sous les balles et sous les obus, avaient défendu ce cimetière de Saint-Privat où la Garde prussienne avait été décimée, près duquel un chemin porte encore le nom de « Chemin de la mort de la Garde ». M. de Saint-Genest ne se contenta pas d’affirmations : dans six numéros, il mit sous les yeux de ses lecteurs les extraits les plus significatifs, les passages les plus antifrançais et les plus déshonorants.

La première arriva. Dans cette salle des Français, il y avait des veuves, des sœurs, des maîtresses aussi d’officiers tombés sous les murs de Metz. Pas une ne protesta ; pas une seule Française n’eut le courage,