Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/450

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mettre sur l’œuvre d’autrui sa marque de fabrique à lui. On envoie comme consul général à Panama, pour l’aider à se refaire aux dépens des actionnaires du Canal, le député Lavieille, qui vient d’être flétri par les tribunaux pour ses indélicatesses financières. En Égypte, vous aviez Barrère ; ailleurs, un ambassadeur dont la nièce a été condamnée à cinq ans de prison, à Marseille, pour avoir commis d’innombrables escroqueries en se faisant passer pour l’archiduchesse d’Autriche ; à Rome, vous avez Gérard.

Après la guerre, quand l’impératrice Augusta demanda un lecteur français, on lui déclara qu’il serait impossible de trouver un Français assez vil pour aller remplir un tel emploi à Berlin. Gérard s’offrit, et, moitié valet, moitié lecteur, il accepta cet horrible métier de sourire à tous les sarcasmes qu’on lançait contre sa Patrie mutilée, dans ce palais qui retentissait, du matin au soir, des cris de joie bruyants des vainqueurs. Gambetta, toujours en quête d’hommes assez dépourvus de dignité pour qu’on pût tout leur demander, prit Gérard dans la domesticité d’une souveraine allemande pour en faire un serviteur de la République.


IX


Tandis que nos ouvriers s’entassent dans nos villes à la recherche d’un travail qui devient de plus en plus rare, l’agriculture est abandonnée. En certaines régions, on ne veut prendre de fermes à aucun prix ; la terre a perdu près des trois quarts de sa valeur.

La ruine est générale. Dans cette République où tout meurt, l’art, la littérature, l’industrie, le commerce des marchands de vin prospère seul.

L’ouvrier de Paris, particulièrement, boit avec excès.