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Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/499

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irrésistible besoin de dénoncer : il dénonce Bordeaux, qu’il nomme « un foyer de négociantisme et d’égoïsme » ; il dénonce Ysabeau, « qui mange du pain blanc tandis que le peuple se nourrit de fèves » ; il dénonce même Carrier, « qui vit dans un sérail, entouré d’insolentes sultanes et d’épaulettiers qui lui servent d’eunuques ».

Avec cela il était folâtre. Il demandait des subventions pour le théâtre de Bordeaux ; ce précurseur de Turquet voulait régénérer la nation par les ballets : « Comme j’ai vu les incalculables effets de ce genre de fêtes, disait-il, j’ai cru salutaire de l’offrir, au moins sur la scène, à toute la France, et j’ai composé un petit divertissement patriotique : les Engagements de citoyennes. »


IV


C’est par ce côté badin que Lookroy tient de la famille. Après avoir traversé les petits journaux à la suite de Wolff, il a passé par le théâtre Déjazet, avant de monter sur le théâtre de la politique. C’est le persécuteur vaudevilliste. Saint-Simon disait de Pussort qu’il avait « une mine de chat fâché ». Lockroy, quand il a réussi à attirer l’attention sur lui, a une mine de chat content, de chat qui fait ses ordures dans de la braise. L’œil est à signal, comme celui des joueurs de bonneteau ; il y a de l’inquiétude du camelot, qui amasse la foule sans cesser d’être aux aguets, dans cette petite physionomie éveillée, sournoise et méchante.

Il est malin. Il l’a prouvé sous la Commune. Il était fort embarrassé de son attitude à Paris. Approuvant les actes du gouvernement insurrectionnel, mais re-