Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/543

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de leur conscience, quand ils auraient pu tant gagner à la vendre.

Isaac Pereire racontait souvent, comme une des surprises de sa vie, la visite qu’il avait faite à un premier président qu’il était obligé de voir, pour un procès d’une importance considérable. Le riche financier avait fait atteler, il s’était rendu chez le magistrat.

— Monsieur X ?

Au cinquième, la porte à droite.

Profondément surpris, absolument essoufflé, Pereire avait gravi les cinq étages, et il avait trouvé, dans l’acajou le plus banal, un homme éminent qui s’était montré aussi au courant des questions financières que son visiteur.

Pereire, qui, en sa qualité de Juif Portugais, était accessible à certains sentiments élevés que les Juifs Allemands n’auront jamais, était demeuré frappé de la simple grandeur de cet homme pauvre, qui, voué à la plus haute des fonctions sociales après celle du prêtre, vivait au cinquième, tout en décidant de procès ou il s’agissait de millions. Le châtelain d’Armainvilliers, le ploutocrate heureux avait senti ce jour-là qu’il y avait quelque chose au-dessus de l’argent.

Il est évident qu’un magistrat de cette trempe n’aurait jamais consenti, comme Humbert, pour faire réussir les opérations de la banque juive cosmopolite, à faire arrêter les directeurs de l’Union générale la veille de la réunion d’une assemblée d’actionnaires qui pouvait tout sauver.


V


Les Juifs employèrent tous les moyens pour arriver à se débarrasser de ces magistrats qui les gênaient.