Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/542

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Ce qui arrive aujourd’hui aux curés, adviendra demain ou après-demain aux laïques.

Maintenant, le jury est choisi par deux degrés différents d’examinateurs : 1° l’assemblée des maires ; 2° l’assemblée composée des conseillers généraux et présidée par le président du tribunal civil. Que sera-ce quand ce président sera un magistrat de dernière catégorie ?

Que sera-ce — quand le parquet sera composé d’hommes méprisables ? quand le droit excessif d’arrêter préventivement un citoyen sera dans des mains vénales ? quand le prévenu pourra être mis au secret, selon la fantaisie de quelque juge d’instruction, à qui aujourd’hui vous ne confieriez pas votre bourse ? quand le jugement aura lieu à huis-clos, sans le contrôle de l’opinion publique ?

En ce temps-là, les accusations d’outrage à la pudeur seront plus nombreuses que jamais. Les femmes seront les plus formidables instruments de la Révolution sociale, — de même que d’autres femmes en sont aujourd’hui les plus redoutables adversaires.

Que sera-ce quand la balance de la Justice deviendra une balance d’épicier, où le déshonneur sera vendu à prix d’argent, comme le sel et le poivre ?

Dieu est remplacé par le procureur général vis-à-vis des foules. Que sera-ce quand le procureur général sera l’élu et l’instrument des passions les plus basses ?

Il ne faut pas croire qu’en ce temps-là les simples citoyens pourront se dégager des luttes politiques. Ce serait folie que de le croire. Nul ne pourra regarder de sa fenêtre ce qui se passe dans la rue — comme dans un jour de Mardi-Gras. Les ruisseaux de la rue monteront dans les maisons !


On s’explique l’acharnement que mit la Franc-Maçonnerie juive à décapiter la magistrature. Les anciens magistrats étaient pour les Juifs, même d’une nature relativement supérieure, un perpétuel sujet d’étonnement ; ils avaient devant cette pauvreté volontaire la même impression de sourde colère que devant la pauvreté du moine ; ils suffoquaient devant ces hommes qui rendaient la justice pour rien, dans l’impartialité