Tout Paris a retenti des scandaleux démêlés de M. Édouard Laferrière avec une de ses anciennes maîtresses. Le Conseiller d’État[1] avait séduit une jeune fille, puis l’avait abandonnée pour se marier richement. Ce sont là les mœurs de ses pareils, et il ne faut point s’étonner de cela. D’ordinaire cependant, les plus débauchés eux-mêmes liquident ces situations proprement. Ce Franc-Maçon, membre zélé de la loge du Réveil maçonnique de Boulogne-sur-Mer, ne trouva rien de plus simple que de dépouiller celle qu’il venait de quitter, et de la faire séquestrer pour l’empêcher de protester.
Le complice de Laferrière était Clément, que nous retrouvons à chaque pas dans notre récit et qui répond : Présent ! toutes les fois qu’il y a un domicile à violer, un attentat sans danger à commettre, une illégalité à accomplir.
Avouez que nos pauvres expulsés peuvent avoir quelque joie, lorsqu’ils contemplent l’assemblage infâme que forment les trois hommes qui ont été le plus activement mêlés à l’exécution des décrets. Cazot, l’homme de la loi, est poursuivi par les actionnaires après la faillite de la Société d’Alais-au-Rhône, et obligé de donner sa démission de président de la Cour de cassation. Laferrière, le représentant de la jurisprudence, fait enfoncer les portes de son ancienne compagne pour rentrer en possession de lettres compromettantes. Clément, le magistrat judiciaire, moitié Lebel et moitié Lecoq, ceint l’écharpe tricolore pour aller liquider les amours des conseillers d’État.
Comment les hommes qui gouvernent auraient-ils
- ↑ M. Laferrière a été nommé depuis vice-président du Conseil d’État.