Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/585

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découvrirent complètement, sans être arrêtés par les protestations émues, les supplications, les cris d’indignation même de quelques femmes malades et d’un jeune enfant de onze ans qui assistaient à cette profanation.

Une grosse infirmière de vingt ans, mafflue et rebondie, qui assistait à la chose, servait de point de comparaison aux infirmiers, au milieu des ricanements, des moqueries et des plus inconvenantes réflexions.

Attiré par le bruit, un surveillante arriva, et se contenta de faire taire… les malades ; puis, dès que la morte eut été placée dans la civière, la grosse infirmière, paralysée par le fou rire, fut saisie, couchée par-dessus la morte, le couvercle fut fermé, et le tout fut enlevé au milieu des rires, des cris de joie, en un mot, d’un tumulte indescriptible.


X


Les Sœurs ont protesté, à leur façon, contre la laïcisation : elles ont redoublé d’héroïsme au moment du choléra ; on les avait chassées, on les a rappelées quand il a été nécessaire de braver la mort, et elles sont revenues en disant comme d’habitude : A la volonté du bon Dieu !

Elles ont lutté partout vaillamment, A Paris, il a fallu, pour que l’hospice des vieillards de l’avenue de Breteuil, fondé par les Petites Sœurs des pauvres, fût décimé, que le Conseil municipal aidât la peste et qu’il fît mourir les vieillards de faim.

— Que dites-vous ? va s’écrier un républicain honteux de l’être. Cette fois, vous exagérez.

— Non ! un journal moins hypocrite que les autres, l’Intransigeant, avoue le fait dans son numéro du 12 novembre 1884.


On sait que l’Assistance publique fait distribuer à toutes les maisons d’asile et aux hôpitaux les restes recueillis dans les réfectoires des collèges. C’est ainsi que l’hospice