Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/590

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bourgs, outragé par la caricature et par la plume, dans ce Paris plein de Juifs aussi obstinés dans le déicide qu’au temps de Caïphe ; il est le même qu’autrefois, consolant et doux, accomplissant des miracles, cheminant avec nous à travers les rues tumultueuses.

Tel le Christ était à Jérusalem, tel il est à Paris. La Passion pour lui se reproduit sans cesse. Qui n’a rêvé, en lisant le récit de cette agonie si effroyable, de s’être trouvé sur le passage de Celui qui allait mourir pour nous, de lui épargner une souffrance, d’étancher un peu de sang qui coulait sur ce front déchiré par la couronne dérisoire, d’adresser tout au moins à la Sainte Victime un regard qui la console ? Chaque jour le Juste monte au Calvaire devant nos yeux, et la plupart le regardent passer indifférents, songent à leurs plaisirs, à leurs affaires. Quelques-uns auraient des velléités de protester ; ils se disent : a Je suis tranquille ; si je m’avoue Chrétien, toute la canaille franc-maçonnique et juive va s’acharner sur moi. »

Heureux qui a surmonté ce premier mouvement de faiblesse ! J’imagine quelle sera sa joie au jour de la Justice, quand, devant la face lumineuse du Christ, ilse rappellera le léger effort qu’il aura fait pour défendre ce Tout-Puissant auquel les cieux obéissent. Quelle minute que celle où sera mis à découvert l’immense et complexe fourmillement de toutes les pensées humaines, où tout ce qui se cache apparaîtra, quidquid latet apparebit, où le monde verra ce qu’on ne voit pas : le secret des âmes, le mobile des actions, les crimes inconnus, les infamies dissimulées, les dessous à peine soupçonnés, la grandeur des calomniés, l’abjection de ceux qui ont marché dans la vie entourés de l’estime de tous !

Heureux alors celui qui, écrasé sous le poids de ses