Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/70

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je prends ici, sans nulle animosité particulière, comme un personnage représentatif, ainsi que s’expriment les Anglais, comme le représentant de l’aristocratie. Il reçoit parfaitement Erlanger chez lui ; la baronne Erlanger fait partie, à Deauville, de la société selected de la duchesse de Bisaccia.

Ce qui fait l’immoralité des jours actuels, ce n’est pas tant le nombre des coquins qui volent, que le nombre des honnêtes gens qui trouvent tout simple que l’on vole.

S’il en est ainsi, c’est que la plupart des catholiques eux-mêmes sont absolument étrangers à l’économie sociale chrétienne. Ils ne se doutent pas que si l’homme a été condamné par Dieu au travail, le devoir de la société, sa raison d’être, est d’empêcher qu’on ne le dépouille, soit par la violence, soit par la ruse, du fruit de ce travail.

Si l’ancienne société put vivre tranquille et heureuse sans connaître les guerres sociales, les insurrections, les grèves, ce fut parce qu’elle reposait sur ce principe : « Pas de bénéfice sans travail. » Les nobles devaient combattre pour ceux qui travaillaient ; tout membre d’une corporation était tenu de travailler lui-même, et il lui était interdit d’exploiter, grâce à un capital quelconque, d’autres créatures humaines, de percevoir sur le labeur du compagnon et de l’apprenti aucun gain illicite.

Aujourd’hui, grâce au Juif, l’argent, auquel le monde chrétien n’attachait qu’une importance secondaire et n’assignait qu’un rôle subalterne, est devenu tout-puissant. La puissance capitaliste, concentrée dans un petit nombre de mains, gouverne à son gré toute la vie économique des peuples, asservit le travail et se repaît de gains iniques acquis sans labeur.