Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/74

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comprendre et pour le bien peindre, ce sont nos propres idées, le point de vue où nous nous plaçons et qui est absolument distinct du sien.

« Le Juif est lâche », dit le vulgaire. Dix-huit siècles de persécutions, supportées avec une force d’endurance incroyable, témoignent que, si le Juif n’a pas la combativité, il a cette autre forme de courage qui est la résistance.

Lorsque nous voyons certains hommes, qui sont riches, qui avaient des noms honorés, servir un gouvernement qui outrage toutes leurs croyances, pouvons-nous sérieusement traiter de lâches des gens qui ont tout souffert plutôt que de renoncer à leur foi ?

« Le Juif a le culte de l’argent. » Cette constatation d’un fait évident est encore une phrase déclamatoire dans la bouche de la plupart de ceux qui la prononcent.

Voilà des grands seigneurs, des femmes pieuses, des habituées de Sainte-Clotilde et de Saint-Thomas d’Aquin, qui quittent l’église pour aller faire des salamalecs à un Rothschild, lequel regarde comme le plus vil des imposteurs le Christ qu’ils adorent. Qui les force à aller là ? L’amphitryon qui les attire a-t-il un esprit extraordinaire ? est-il un causeur incomparable ? a-t-il rendu des services à la France ? Nullement. C’est un étranger, un Allemand peu parleur, quinteux, et qui fait souvent payer en grossièretés à ses hôtes de l’aristocratie l’hospitalité qu’il leur donne par vanité.

Tous ces mépriseurs d’argent sont bien contents quand ceux qui l’ont ramassé veulent bien les en faire profiter.

Laissons donc de côté ces lieux communs. Demandons à un examen plus attentif et plus sérieux les traits essentiels qui différencient le Juif des autres hommes,