Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/111

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de l’interlopie cosmopolite, tous les cocos et toutes les cocottes. Dans l’appartement du directeur, illuminé à giorno, on buvait et on mangeait dans tous les coins jusqu’à l’heure où le chef de la sûreté venait dire au condamné : « Allons, ma petite vieille, voilà le moment. » L’archevêque de Paris n’a jamais protesté contre ces scandales. M. Darboy s’en est-il souvenu lorsqu’à son tour il a été prisonnier à la Roquette ?

Aujourd’hui, Grévy gracie pêle-mêle, entre deux carambolages, les parricides, les empoisonneurs, les assassins de vieilles femmes et d’enfants. Il a raison. Une société qui supporte les infamies auxquelles nous assistons depuis six ans est déchue même du droit de punir.

Il convient en tout cas de rapprocher le respect montré par le gouvernement de la Restauration pour les usages d’une religion qui est la négation même de la nôtre, de la conduite ignoble que tint à la Roche-sur-Yon, le 22 septembre 1882, un procureur de la République affilié à la Franc-Maçonnerie juive. On n’a pas oublié ces scènes scandaleuses, le magistrat ivre du vin blanc matinal qu’il a bu avec les guichetiers, insultant, raillant, gouaillant cet homme qui va mourir, outrageant le prêtre qui veut consoler ce malheureux, refusant le quart d’heure qu’on lui demande pour célébrer la messe. Avec ses fautes d’orthographe, la lettre écrite à ses parents par Barbier pour annoncer qu’on ne lui a pas permis de recevoir le Saint-Viatique avant son supplice, est un des plus poignants documents que j’aie vus.

Le pauvre prêtre, qui avait essayé de faire son devoir et tenu tête à cet indigne magistrat, fut naturellement destitué par le préfet Calvet. Le procureur de la République fut récompensé.

Voulez-vous encore un exemple d’une tolérance, cette