Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/178

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Le Gambetta du XIe siècle, qui n’avait pas eu l’idée de mourir à temps, fut massacré avec quatre mille des siens.

La légende a conservé la mémoire du désintéressement superbe que montra Abou Iskak. Quand dans les jardins du persécuteur, la foule vint apporter au poète devant lequel les chefs militaires avaient respectueusement abaissé leurs cimeterres sanglants, les monceaux d’or, les pierreries étincelantes, les colliers précieux, les étoffes chatoyantes, les objets d’art qui par milliers jonchaient le sol, Abou prit une grenade qui pendait à un arbre, l’ouvrit, en humecta ses lèvres et dit : « La chaleur est lourde aujourd’hui, j’avais soif, partagez-vous ces trésors, mes enfants, mais n’oubliez pas de faire votre prière ce soir, car Dieu seul est grand ! »


C’étaient des débris échappés à cette exécution que s’était grossie la colonie juive du Languedoc. Sans être instruits par l’expérience de ce qui venait d’arriver (quelle expérience instruira jamais les Juifs ?), ils recommencèrent leurs intrigues, ils s’efforcèrent de corrompre le pays où ils étaient si bien accueillis, de lui arracher ses croyances, ils rendirent nécessaire la terrible croisade contre les Albigeois.

Quelles étaient au fond les doctrines des Albigeois ? On n’en sait rien, il y avait de tout, des Manichéens, des Gnostiques, des Athées, dans toute affaire où le Juif figure, la confusion est telle qu’une chatte ne reconnaîtrait plus ses petits. Or le Judaïsme était au fond de tous ces troubles. « Les Juifs, dit Michelet, vivante image de l’Orient au milieu du christianisme, semblaient là pour entretenir la haine de la religion. Aux époques de fléaux naturels, de catastrophes politiques, ils correspondaient, disait-on, avec les infidèles et les appelaient. » Ailleurs, l’historien constate