Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/215

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l’homme des Juifs, fit campagne pour jeter de nouveau dans la circulation le livre proscrit.

Ce Reuchlin ou Reuchlim parait avoir été corrompu par le médecin de Maximilien qui était Juif. Dès 1494, il s’était montré favorable à Israël dans son livre : de Verbo mirifico, où il avait mis en présence un philosophe de l’antiquité Sidonius, un rabbin Juif Baruch et un philosophe chrétien Capnio (traduction latine de Reuchlin qui signifie petit fumée). Chargé d’examiner le Talmud, il ne trouva rien de répréhensible aux outrages qu’il contenait contre le christianisme.

Le procès du Talmud devint une affaire européenne. La Faculté de Paris s’occupa de cette question pendant quarante sept séances et se montra, comme toute la France d’alors, résolument anti-juive en condamnant Reuchlin. L’Empereur Maximilien, au contraire, donna raison à l’avocat des Juifs. En 1520, l’année même où Luther brûlait la bulle du pape à Wittemberg, la première édition du Talmud s’imprimait à Venise.

Luther cependant que les Protestants représentent selon leur habitude, quand il s’agit des leurs, comme un apôtre de la tolérance, fut dur pour les Juifs, plus dur que ne l’avait jamais été aucun prêtre.

En cendres, s’écriait-il, cendres les synagogues et les maisons des Juifs, et ceux-ci on les parque dans les écuries ! Que de leurs biens on forme un trésor pour l’entretien des convertis, que les Juifs et les Juives robustes on les astreigne aux plus durs labeurs, qu’on leur prenne leur livre de prières, le Talmud, la Bible, et qu’il leur soit défendu, sous peine de mort, même de prononcer le nom de Dieu.

Pas de faiblesse, pas de pitié pour les Juifs ! Que les princes sans forme de procès les chassent ! Que les pasteurs inculquent à leurs ouailles la haine du Juif j’aurais pouvoir sur les Juifs, que