Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/221

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d’hui ? Il y a en lui comme un mélange de Proust et de Bischoffsheim.

« Lopes et quelques autres comme lui, nous dit Tallemand des Reaux qui s’est fort égayé sur le personnage, vinrent en France pour traiter quelque chose pour les Moresques dont il estait ».

Henri IV vit là une excellente occasion de créer des embarras intérieurs à l’Espagne et mit Lopes en relations avec le duc de la Force. La mort du roi rompit les négociations, mais Lopes ne se découragea pas, il s’établit marchand de diamants, « il acheta un gros diamant brut, le fit tailler, cela le mit en réputation, de toutes parts on lui envoya des diamants bruts. Il avait chez lui un homme à qui il donnait huit mille livres par an et le nourrissait lui sixième, cet homme taillait les diamants avec une diligence admirable et avait l’adresse de les fendre d’un coup de marteau quand il était nécessaire. »

Dans le Roman des amours du duc de Nemours et de la marquise de Poyanne, le duc consulte sur la beauté des parures « un certain Portugais nommé Don Lope qui s’y connaissait mieux que personne. »

Richelieu, dont le génie a tant de rapports avec celui du prince de Bismarck, avait compris le premier le parti qu’un homme politique pouvait tirer d’une presse qu’il dirigerait et il avait encouragé Renaudot, le créateur du journal en France. Il distingua clairement aussi l’utilité dont pouvaient être ces agents juifs si déliés, si souples, si bien informés qui devaient plus tard comme les Blowits, les Erdan, les Levyson, rendre tant de services au chancelier de fer. Il employa Lopes comme espion, il en fut content, le chargea d’une négociation relative à des vaisseaux en Hollande et au retour il le fit conseiller d’État ordinaire.