Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/236

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Barbier fait observer qu’on aurait dû appréhender la Pélissier et la condamner pour avoir eu des relations avec un Juif. En certaines provinces, effectivement, le fait pour des chrétiens ou des chrétiennes d’avoir eu des rapports avec les ennemis de leur race était assimilé au crime contre nature.

Tous les chansonniers s’égayèrent à ce sujet :

Le héros de la Synagogue,
Qui te mit richement en vogue,
Dans un triste état est réduit.
Tu le fis ta dupe idolâtre,
Sur l’échafaud il n’est conduit
Que pour t’avoir vue au théâtre.
Que Dulys soit mis à la roue
Et que Francœur de lui se joue,
Cela parait impertinent,
Mais, si Thémis voulait bien faire.
Pélissier irait, pour dix ans
Habiter la Salpétrière.

Les Juifs étaient cependant tolérés à Metz où les rois de France en avaient trouvé quelques-uns d’installés. Des lettres patentes données par Henri IV portent qu’il prend sous sa protection « les vingt-quatre ménages juifs descendus des huit premiers établis à Mets sous son prédécesseur. »

Ces Juifs étaient installés dans la rue de l’Arsenal, près du retranchement de Guise ; le duc d’Epernon leur accorda, le 17 février 1614, le droit d’acquérir des maisons dans le quartier de Saint Ferron, mais non ailleurs. Son fils, le duc de Lavalette, fixa l’intérêt qu’ils pouvaient recevoir, et pour purifier le quartier, ordonna que l’enclos qu’ils habitaient serait limité par de grands crucifix en pierre incrustés dans le mur de la dernière maison de chaque rue. Les Juifs de