Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/281

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les Juifs devenus de plus en plus nombreux, on jettera leurs ossements au vent ou on les brûlera, comme le veulent Naquet et Salomon.

Le cimetière de Montrouge était ouvert non seulement aux Juifs de Paris, mais à ceux qui rôdaient autour de la Cour dans la banlieue de Versailles, guettant toujours l’occasion d’un prêt usuraire à faire à quelque gentilhomme pressé d’argent. Ce fut par eux précisément que Louis XVI se trouva un jour en face du Juif que ses ancêtres avaient chassé et que devant lui se posa l’éternelle question sémitique. Telle qu’elle est racontée par les Archives Israélites l’entrevue est saisissante[1].

Un jour de l’année 1787, Louis XVI partait pour la chasse, entouré de toute la pompe qui accompagnait même à la chasse le maître du plus beau royaume du monde, heureux, souriant, de bonne humeur.

Soudain, dans les environs de ce Versailles qui éveille encore dans l’esprit une idée de grandeur et de majesté mélancolique, comme l’impression d’un soleil qui se couche dans la pourpre, au milieu de l’allée de Rocquencourt, le roi aperçoit quatre vieillards à figure étrangère portant un

  1. Le lieu de la rencontre lui-même est intéressant. Cinquante ans après, le Juif Fould était maire de Rocquencourt, et par sa tyrannie était devenu la terreur des habitants. Les belles chasses de Rocquencourt appartiennent maintenant à Hirsch, l’inventeur des bons Ottomans, le fantaisiste personnage qui prétend que la noblesse de France est très honorée d’aller chez lui. C’est lui, on le sait, qui voulait faire tirer par son garde sur les officiers d’un régiment d’artillerie en garnison à Versailles, parce que le chien d’un sous-lieutenant s’était irrévérencieusement aventuré sur ses propriétés. (Voir livre V.)