Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/319

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lage du Garde-Meuble, si obscur encore, entouré de tant de mystères[1]. On croirait voir là un symbole. Le spectacle de ces trésors, patiemment accumulés pendant d’innombrables générations, couronnes royales, calices offerts par Suger, joyaux donnés par Richelieu, souvenirs magnifiques et glorieux, semés dans les ruisseaux par les fuyards, partagés à la hâte sur la berge de la Seine, enfouis dans quelque mare, trainant dans tous les estaminets, cachés sous des loques, n’est-il pas comme l’image même de tout le passé brillant de cette France, livrée aux hordes de la révolution cosmopolite ?

Comme l’affaire du Collier montée par Cagliostro, le vol du Garde-Meuble eut le caractère propre à toutes les entreprises juives ; il se rattacha par en haut à la politique supérieure de la Franc-Maçonnerie, il servit en bas à faire gagner un peu d’argent à Israël.

Les négociations engagées depuis longtemps entre les Francs-Maçons allemands et les Francs-Maçons français, pour obtenir la retraite de l’armée prussienne, restaient en suspens faute de ressources pécuniaires ; les diamants du Garde-Meuble fournirent les sommes nécessaires à acheter Brunswick.

D’Allonville, dans ses Mémoires secrets, est très explicite sur ce point[2].

La Commune de Paris, écrivait-il, ainsi que Dumouriez n’avait pas tardé à ourdir des intrigues pour essayer de sauver sa sanglante domination. Dohm, dont le nom se rencontre dans toutes les négociations occultes de la Prusse, qui, lors des insurrections

  1. Revue de la Révolution (3 mars, 3 avril et 3 mai 1883).
  2. Mémoires secrets, tome III.