Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/323

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Les mobiliers d’émigrés étaient une autre occasion d’opérations fructueuses. Les membres de la Convention eux mêmes se concertaient avec des Juifs pour s’approprier les dépouilles des proscrits.

Dans les Crimes des sept membres des anciens comités de Salut public et de Sûreté générale, Lecointre, de Versailles, raconte qu’à la vente du château de Montbéliard, son collègue Bernard s’est entendu avec un Juif, nommé Trévoux, pour se faire adjuger, irrégulièrement et presque pour rien, des objets d’une grande valeur.

Il aurait en outre distrait de l’inventaire et fait emballer pour son propre compte une table en marbre bleu, des livres précieux, etc. Il se serait fait attribuer d’office, sans criées, une voiture, 18 lustres, 42 flambeaux de métal, 4 pieds de colonne.


La France corrompue et tripoteuse du Directoire offrait aux Juifs une proie presque aussi belle que la France de la troisième République.

Les Juifs, écrit Capefigue, dans son Histoire des Grandes Opérations financières, une fois Paris ouvert à leurs spéculations, y vinrent de toutes parts et y prirent de toutes mains ; ils débutèrent, d’abord timides, par le petit commerce, la fourniture des chevaux et la petite usure, l’agiotage limité sur les assignats ; ils n’avaient pas encore le pied assez ferme sur le sol pour oser la banque qu’ils laissaient aux Genevois ; ils se contentèrent d’acheter les vieux meubles des châteaux, les reliques des églises, les bijoux confisqués, de prêter quelques louis aux émigrés en échange de bonnes valeurs. Dans quelques départements, ils s’étaient établis sur le sol des cultivateurs, comme des corbeaux sur leur proie ; dans la haute et basse Alsace et dans la Lorraine, ils devenaient maîtres de la propriété foncière par des prêts sur hypothèque et des actes à réméré. A Paris, ils inondèrent les quartiers autour du Temple, devenu, en quelque sorte, leur ghetto. Qu’on les laissât marcher en liberté et dans une période de