Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/325

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beaucoup de Juifs chassés d’Espagne et d’Italie qui finirent par se convertir au christianisme et, comme cela avait lieu en Espagne, prirent le nom des grands seigneurs qui leur avaient servi de parrain, Orsini, Doria, Colonne, Bonaparte. Michelet qui, avec son organisation de voyant, avait l’intuition de certaines choses profondes sur lesquelles il n’osait trop insister à cause de son parti, a touché ce point à deux ou trois reprises. « J’ai dit, écrit-il notamment dans son Dix-neuvième siècle, qu’un spirituel Anglais voudrait faire croire Bonaparte Juif d’origine. Et comme la Corse fut autrefois peuplée par les Sémites d’Afrique, Arabes, Carthaginois ou Maures, Maranes, disent les Espagnols, il semble appartenir à ceux-ci plus qu’aux Italiens. »

Franc-maçon certainement et très avant dans les secrets de la Maçonnerie, Jacobin farouche, ami de Robespierre jeune, Napoléon avait tout ce qu’il fallait pour jouer le rôle qu’on attendait de lui. La finance l’adopta, les Michel, les Cerfbeer, les Bedarride le commanditèrent lors de sa première expédition en Italie au moment où les caisses de l’État étaient vides. Il n’avait qu’à paraître pour que tout lui réussit : il prenait en un jour Malte l’imprenable[1], pour

  1. « Il avait préparé de longues mains par des trames secrètes, dit M. Thiers, la tradition de l’île de Malte. Des Francs-Maçons comme le chevalier Dolomière et Bosredon y étaient renfermés, et le lâche grand maître Homspech lui en fit les honneurs, ainsi que des îles adjacentes, moyennant une principauté en Allemagne ou, à son défaut, 300,000 fr. de pension viagère, 600,000 fr. d’indemnité, 700 fr. de pension pour les chevaliers de la langue de France. Cafarelli Dufalga, un des officiers supérieurs à la suite de Bonaparte, en parcourant la place dont il admirait les fortifications, dit ce mot : Nous sommes bien heureux qu’il y ait eu quelqu’un dans la place pour nous en ouvrir les portes. »
        L’appui donné par la Maçonnerie à Napoléon a été indiqué par de Maistre, et bien mis en lumière par le P. Deschamps. Cambacérès le vice-empereur du temps, était à la fois : 1° grand