Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/329

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et 12 août, M. Molé prit la parole le 18 septembre, pour annoncer la convocation du grand Sanhédrin. La mission de ce Sanhédrin, composé de soixante-dix membres sans compter le président, devait être de convertir en décision doctrinale les réponses déjà rendues par l’assemblée.

« Sa Majesté, avait dit Molé, a voulu qu’il ne restât aucune excuse à ceux qui ne deviendraient pas citoyens, elle vous a assuré le libre exercice de votre religion et la pleine jouissance de vos droits politiques, mais, en échange de l’auguste protection qu’elle vous accorde, elle exige une garantie religieuse des principes énoncés dans vos réponses. »

Les deux tiers des membres du Sanhédrin devaient être des rabbins parmi lesquels prendraient place d’abord ceux qui avaient fait partie de la précédente assemblée, les autres membres devaient être désignés par cette assemblée au scrutin secret. Le grand Sanhédrin se réunit le 4 février 1807 et ses séances durèrent jusqu’au 4 mars de la même année[1].

Elle était faite pour frapper l’imagination, la réunion, après tant de siècles, des descendants de cette race si longtemps proscrite. Pour la première fois depuis la destruction du Temple, un Sanhédrin rassemblait les membres de cette famille errante dans une ancienne chapelle qui,

  1. Châteaubriant semble croire à quelque arrière-pensée de Napoléon d’occuper un jour Jérusalem. il écrit dans les Mémoires d’outre-tombe : « Remueur de tout, Napoléon imagina vers cette époque le grand Sanhédrin. Cette assemblés ne lui adjugea pas Jérusalem, mais, de conséquence en conséquence, elle a fait tomber les finances du monde aux échoppes des juifs, et produit par là dans l’économie politique une fatale subversion. »