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le juif dans l’histoire de france

Le tentateur lui-même avait été tenté, il avait succombé et conclu le pacte. Le Juif, qui est aussi subtil que le Diable, avait été trouver Méphisto et lui avait montré l’Alsace comme Méphisto montrait à Napoléon iii les bords du Rhin.

N’est-elle point toujours d’actualité la fameuse scène du Second Faust ?

— Nous n’avons point d’argent pour payer nos troupes, nos États sont en pleine révolte et notre Chancelier ne sait où donner de la tête ; ainsi parle l’Empereur, comme s’il racontait la situation critique de la Prusse quand le Parlement refusait de voter les impôts.

— Qu’à cela ne tienne, répond le Malin ; pour faire sortir l’argent des entrailles de la terre, il suffit de créer du papier monnaie.

Alors a lieu une fête qui ressemble assez à l’Exposition universelle de 1867, où, comme dans le Second Faust, on voit apparaître la Belle Hélène, et soudain le maréchal entre tout en joie, annonçant que tout va le mieux du monde ; le général vient dire aussi que toutes les troupes ont été payées ; le trésorier s’écrie que tous ses coffres regorgent de richesses.

    ressenti comme une impression de ce genre. Ils en firent incontinent, selon la mode d’alors, une petite chanson d’opérette.

    Un soir, c’est une horrible page
    À raconter que celle-là !
    Un étranger à la Villa
    Vint sonner en grand équipage ;
    On l’accueillit : c’était Satan !

    « Satan, dit M. Cuvillier-Fleury qui cite ces vers datés de 1868, dans Posthumes et Revenants, c’est M. de Bismarck, il est venu à la Villa où il a laissé derrière lui, en partant, comme une odeur de soufre et de salpêtre. » Cela sent le brûlé, » disait-on.